Maximisation des revenus et du rendement financier par l'optimisation de l'information, de la planification et des pratiques minières

CIM Bulletin, Vol. 98, No. 1086, 2005

S. Planeta et M. Vallée

Durant les dix dernières années, les améliorations dans le contrôle des limites de sautage ainsi que les arpentages avant et après l’exploitation ont fourni des informations pre et post facto sur les limites de sautage réalisées par rapport à celles planifiées, particulièrement pour les grands chantiers exploités par les méthodes chambres vides et à sous-niveaux. Cependant, peu de recherches ont été faites pour améliorer la délimitation du minerai, l’estimation des ressources et des réserves ainsi que la récupération minière dans ces gisements ou dans d’autres types. Les pratiques courantes concernant le rendement minier varient d’une mine à l’autre; les opérateurs les plus évolués tiennent compte des pertes et des gains de la dilution, mais ces pratiques ne sont pas généralisées et plusieurs définitions du « pourcentage de dilution » sont utilisées. Le pourcentage de dilution du minerai peut être estimé en termes de masse extraite, mais de deux façons différentes, ou encore établi par rapport à la teneur. Ces divergences ne permettent pas de bien comparer la dilution et les coûts par tonne entre les mines et entre les méthodes. Améliorer le rendement de l’extraction demandera de remplacer la notion de « dilution générale » par celles de « dilution » et de « perte de minerai » et de mieux expliciter les impacts des lacunes, en quantité et en qualité, de l’information géologique et de la densité de l’échantillonnage. Pour les gisements d’or filoniens, les impacts sur la valeur nette actualisée (VNA) seront démontrés par deux simulations basées sur des variations d’épaisseur du gisement et sur la position et l’épaisseur des murs observées à la mine Thompson d’Inco. Chaque étude de cas comporte deux gisements similaires, de 3 m et de 6 m de largeur, et exploités par abattage par trous profonds , en prenant pour cas de base une délimitation selon une maille de 7,5 m (25 pi) et en étudiant les impacts des limites moins précises supportées par une maille de 15 m (50 pi). Les impacts de la « surestimation » (dilution) et de la sous-estimation (perte de minerai), en assumant que ces imprécisions moyennes observées de +/- 0,62 m [se transforment soit en surestimation (dilution), soit en sous-estimation (pertes de minerai)] ont été considérés séparément. Les impacts de l’information moins précise sur les limites des murs ont été beaucoup plus forts sur le gisement de 3 m de largeur : autant la dilution que les pertes de minerai ont diminué la VNA de 39,3 % et de 45,4 % respectivement, tandis que les VNA du gisement de 6 m de largeur n’ont diminué que de 12,9 % et de 11,6 % respectivement. Comme dans le cas présent, les impacts de la perte de minerai et de la dilution stérile sur la VNA sont presque identiques, il n’est pas nécessaire de les distinguer. Nous n’avons pas discuté ici des effets des mesures d’optimisation occasionnelles qui peuvent être possibles lors de l’exploitation, telles que l’échantillonnage des forages près des limites du chantier, etc. Ces résultats démontrent la grande importance d’établir les limites minerai/stérile et le plan d’extraction à partir de bonnes informations géologiques, structurelles et géomécaniques ainsi que d’échantillonnages appropriées à chaque type et dimension de gisements. Cependant, des définitions inappropriées de la dilution faussent le rendement minier et peuvent biaiser les choix de méthodes minières. Les impacts potentiels d’informations géologiques et d’échantillonnages insuffisants se traduisent en coûts éventuels du produit plus élevés, en un rendement financier diminué et en une valeur nette actualisée plus basse. Cette situation requiert et justifie des méthodes systématiques d’évaluation et des bilans permettant d’optimiser autant la récupération métal que la rentabilité dans une perspective systémique, c’est-à-dire en tenant compte de tous les facteurs en présence.
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